Les objectifs de
ces récits de voyage

En combinant le récit de voyage et le guide destiné aux futurs pèlerins ou aux chrétiens recherchant un thème de méditation pieuse dans l’évocation de la Terre Sainte, ces ouvrages remplissent plusieurs objectifs.

Informer : inciter le lecteur à se rendre en pèlerinage en lui facilitant la tâche par des renseignements pratiques. L’itinéraire précis est indiqué, fournissant même parfois une indication des distances ou des jours de trajet. Certains auteurs fournissent des renseignements sur les monnaies et le coût du transport. Dans un même esprit, Breydenbach termine son ouvrage par un index donnant la traduction de mots arabes en latin (document 1).

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La plupart des auteurs apportent des remarques quant aux populations rencontrées, leurs coutumes, leurs langues, leurs costumes. Ogier d’Anglure, pèlerin champenois du XIVe siècle note " qu’en Terre Sainte, les nations se reconnaissent au port d’un turban de couleur spécifiques. L’ouvrage de Breydenbach est enrichi de plusieurs bois gravés réalisés par Reuwich montrant les différentes communautés présentes en Terre Sainte.

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Soutenir la foi :par un pèlerinage vers la Palestine et ses lieux saints, associés à la vie du Christ, à son martyre, ou à ses proches.

Des indulgences, remises de temps de purgatoire, sont accordées aux pèlerins qui fréquentent certains lieux saints. Ogier d’Anglure répertorie les églises de Venise et les reliques visibles en ces lieux. Il rappelle la présence d’une épine de la couronne du Christ à Rhodes. Il dresse la liste des sanctuaires indulgenciés, rappelant qu’ils furent accordés par le pape Sylvestre (314-335) à la demande de l’empereur Constantin.

De nombreux ouvrages incitent les Chrétiens à "mettre leurs pas dans ceux du Christ" et la Terre Sainte est à ce titre une destination idéale. Le pèlerin peut ainsi fréquenter les lieux où le Christ a vécu et a souffert le martyr.

L’ouvrage de Breydenbach ne fournit qu’une seule représentation des lieus sacrés, celle du Saint-Sépulcre, élevé sur l’emplacement présumé du tombeau du Christ (document 2).

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Renseigner sur la situation militaire en Méditerranée orientale : il pourrait paraître étonnant que certains auteurs insistent sur la description des villes, des ports, des châteaux-forts et des murailles. Ils donnent parfois un avis sur la capacité de défense des cités en indiquant le nombre de gens d’armes, la présence d’artillerie...

N’oublions pas q’aux XIVe et XVe siècles, les possessions chrétiennes en méditerranée orientale doivent faire face à la pression croissante des princes musulmans et notamment des Turcs. En 1291, le dernier bastion chrétien en Terre Sainte, saint Jean d’Acre, tombe aux mains des Musulmans. Rappelons simplement la défaite des croisés à Nicopolis en 1396, la chute de Constantinople, dernier vestige de l’Empire byzantin en 1453. Le pèlerinage laisse ainsi la place à l’idée de croisade. Ainsi, Philippe le Bon, duc de Bourgogne, demande à l’un de ses vassaux nommé Bertrandon de la Broquière, d’effectuer la traversée de l’Asie mineure, de la Syrie pour y recueillir des informations militaires.

Peut-on ainsi voir le même souci militaire dans certaines gravures présentes dans l’ouvrage de Breydenbach (documents 3, 4, 5 et 8).

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