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u parchemin au papier.

A partir du Ve siècle, la disparition de l’Empire romain d’Occident, puis l’affaiblissement des relations commerciales avec l’Égypte conquise par les Arabes au VIIe siècle, rendent difficiles l’approvisionnement en papyrus,qui disparaît d’Europe au profit du parchemin.

Le parchemin, support privilégié de l’écriture dans l’Occident médiéval.

Les peaux brutes de mouton, de chèvre ou de veau subissent un traitement permettant le décollement des poils ou de la laine sur le côté fleur, et de la chair sur la croûte.

Le texte ci-dessous, extrait d’un manuscrit allemand du XIIIe siècle, décrit les étapes de fabrication du vélin, parchemin de grande qualité réalisées à partir de peaux de veaux morts - nés :

« La peau provenant du veau est mise dans l’eau
Ajoute de la chaux, de telle sorte qu’elle morde cruellement la peau
Ceci doit nettoyer la peau et épiler les poils
Prépare un cadre et étends-y la peau
Expose-la au soleil pour que l’humidité s’en échappe
Le couteau passe et enlève les poils et la chair
et il rend la peau fine.
Prépare la peau pour faire des livres :
D’abord coupe-la en feuilles carrées
Les feuilles sont groupées en cahiers de dimensions égales
Puis vient la ponce qui enlève ce qui est superflu
Enfin la craie qui empêchera l’encre de couler. »

 

Dans chaque peau, le parcheminier découpe une feuille de parchemin qui est ensuite pliée selon le format du livre: en deux pour faire les pages d’un livre de grand format, appelé un in-folio, ou en quatre pour un in-quarto, ou en huit pour un in-octavo. Un livre de format courant nécessite une vingtaine de parchemins.

Ce travail de plusieurs semaines et la rareté de ces peaux font du parchemin un support coûteux. Par économie, certains textes jugés inutiles sont grattés afin de réutiliser le parchemin. Ce sont des palimpsestes (du grec « écrit à nouveau ») dont il est possible aujourd’hui de faire réapparaître les textes effacés grâce des procédés scientifiques.

A la fin du Moyen Age, l’Europe découvre un support moins coûteux, le papier.

Inventé par les Chinois au Ier siècle après Jésus-Christ, connu des musulmans vers 750, le papier se répand en Europe par l’intermédiaire de l’Espagne musulmane au XIIe siècle. A Troyes, capitale d’une région productrice de draps de lin et de chanvre, la présence de moulins permettant de broyer les chiffons, nécessaires à la fabrication de pâtes à papier, est attestée vers 1350. La pâte à papier obtenue est ensuite étendue sur des formes, châssis rectangulaires contenant un grillage et le filigrane, c’est à dire la marque de fabrique qui s’inscrira sur la feuille. Étendues sur des feutres et mises sous presse, les couches de pâtes sont ensuite séchées sur des fils, puis polies et encollées avec de la colle animale.

Il faut attendre la diffusion de l’imprimerie durant la seconde moitié du XVe siècle pour que le papier l’emporte définitivement sur le parchemin, qui restera néanmoins le support luxueux d’actes notariés prestigieux, comme les chartes d’anoblissement. Dans Les trois premières décades de l’histoire romaine de Tite-Live, manuscrit en deux volumes du XVe siècle, n°178, chaque cahier de papier est enveloppé d’une feuille de parchemin, preuve du prestige accordé à ce support.

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