Critiques Novembre 2014, Médiathèque des Chartreux
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Audur Ava Olafsdottir, Jonathan Ames, Chloé Cruchaudet…

 

 

L’Exception / Audur Ava Olafsdottir

Quand Floki annonce à sa femme Maria à minuit un 31 décembre qu’il la quitte pour un homme, elle ne comprend pas vraiment et n’a rien vu venir, encore que… Restée seule avec ses jumeaux de deux ans, d’autres cataclysmes vont venir bousculer sa petite vie toute tracée.
Après L’Embellie, peu marquant, Audur Ava Olafsottir renoue avec le style si plaisant de Rosa Candida et signe un très beau roman, plein de délicatesse et de situations aussi absurdes que touchantes, et peuplé de personnages complexes et entiers.

Martine, Colette et Cathy

 

Charly9 / Jean Teulé

Avant Fleur de tonnerre, biographie romancée de la tueuse en série Hélène Jégado, Teulé a écrit ce Charly9, biographie elle aussi romancée de Charles IX. Et l’auteur n’en était clairement pas à son coup d’essai dans le genre ! S’il peine à se renouveler, force est de constater que Charly9 ne manque cela dit pas d’intérêt. Très documenté, ce roman nous fait plonger dans l’intimité d’un roi au destin aussi incroyable que peu enviable, dans lequel l’horreur est omniprésente. A lire si l’on a le cœur bien accroché !

Colette

 

Mr Gwyn / Alessandro Baricco

Alors qu’il est un écrivain reconnu, Mr. Gwyn annonce dans un grand journal qu’il n’écrira plus, s’attirant en toute logique la grogne de ses fans et de son éditeur. Mais sa décision est irrévocable, et il a même décidé de ce qu’il fera ensuite : des portraits écrits sous forme d’histoires.
Alessandro Baricco développe dans ce magnifique roman une galerie de personnages exceptionnels, ainsi que de belles réflexions sur l’art d’écrire et la nécessité de se réinventer.

Christian et Jean-François

 

Le Principe de Pauline / Didier van Cauwelaert

Un roman qui commence bien, voire même très bien, qui donne envie de lire la suite, de s’investir dans l’histoire, il n’y a pas à dire, c’est sacrément agréable. Mais c’est quand même mieux quand l’intérêt se maintient jusqu’au bout, ce qui, vous l’aurez compris, n’est pas du tout le cas de ce Principe de Pauline. Passée une introduction séduisante, accrocheuse et pleine de promesses, on se retrouve face à une accumulation de clichés, de personnages caricaturaux et de situations loin d’être aussi comiques que l’annonçait la quatrième de couverture.

Katherine et Jean-François

 

Banzaï / Carlos Bernatek

Œuvre brumeuse s’il en est, Banzaï nous entraîne dans l’intimité d’un homme sans nom, dans une médiocre station balnéaire de Buenos Aires. Il a tout abandonné (femme, enfants, travail) et a pris l’identité d’une victime d’un accident de la route dont il a été témoin. Mais, bien sûr, il n’est pas si simple de faire table rase du passé… Si le roman de Carlos Bernatek sait aborder des sujets intéressants même si déjà vus et revus, il manque cruellement de la petite étincelle qui rendrait le tout passionnant. Car c’est bien là le problème de Banzaï : s’il se lit plutôt bien et peut même se montrer occasionnellement accrocheur, il ne passionne jamais vraiment son lecteur…

Colette et Jean-François

 

L’Invité du soir / Fiona McFarlane

Ruth, 75 ans, vit seule avec ses chats en bord de mer. Un jour, une femme à fort caractère, Frida, lui propose de devenir son aide-ménagère. Ruth s’en accommode tant bien que mal mais des évènements étranges vont dès lors se succéder…
Fiona McFarlane signe ici un roman curieux, certes un peu longuet mais bénéficiant d’une intrigue fort sympathique et de personnages intéressants. Elle y parle aussi avec justesse de la vieillesse, du temps qui passe, de la mémoire et de la dépendance à l’autre, mais aussi de manipulation. L’Invité du soir n’est peut-être donc pas un grand roman, mais il n’en reste pas moins un bon moment de lecture.

Colette et Cathy

 

Tu n’as jamais été vraiment là / Jonathan Ames

Percutant, violent, glauque, malsain, tourmenté, autant de qualificatifs qui conviennent à merveille à Tu n’as jamais été vraiment là. Mais, assez paradoxalement, on peut aussi dire de ce roman qu’il est simplement magnifique. En moins de cent pages, Jonathan Ames développe une histoire parfaitement ciselée, fort bien mise en valeur par son style remarquable. La quatrième de couverture présente ce livre comme un hommage à Raymond Chandler : force est de constater que c’est aussi élogieux que juste.

Jean-François

 

Mauvais genre / Chloé Cruchaudet

Adaptation en bande dessinée d’un roman lui-même inspiré de faits réels, Mauvais genre raconte l’histoire tragique, sombre et magnifique d’un couple séparé par la Première Guerre mondiale. L’homme, Paul, envoyé au front, devient très vite déserteur. Il retrouve alors son épouse, Louise, mais plus rien ne peut être pareil : souvenirs de guerre terribles, obligation de se cacher…
Avec une telle histoire et des personnages aussi forts, le graphisme se devait d’être à la hauteur, et c’est sans contestes le cas : cases aux contours effacés, comme vieillis, couleurs sombres agrémentées de petites touches de rouge savamment dosées… Mauvais genre réussit donc le sans faute, et s’impose sans soucis comme une bande dessinée majeure, forte et sublime.

Martine, Colette, Cathy, Jean-François et Antoine

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