Critiques Février 2016, Médiathèque des Chartreux
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Gaëlle NOHANT, Boualem SANSAL, Ian Manook…

 

 

La Part des flammes

Gaëlle NOHANT

A partir de l’incendie de mai 1897, au Bazar de la charité, l’auteur nous fait entrer dans l’intimité de la société de cette fin du XIXème siècle. On croise dans ce roman autant de beau monde, de personnages admirables (comme la duchesse d’Alençon) que de petit peuple (parfois non moins exceptionnel). Les thèmes abordés sont nombreux, de la situation de la femme (sans avenir, à cette époque, hors mariage) aux débuts de la psychiatrie. La Part des flammes est donc un roman passionnant, et fort instructif.

Annie

 

Courir après les ombres

Sigolène VINSON

Le commerce mondial sans foi ni loi : c’est à désespérer… En mer, des cargos chinois se croisent au large de la Somalie. On négocie sur le sel d’un lac, en cherchant en réalité du lithium, que l’on pillera allègrement ; on finance un hôpital, mais on y stocke en réalité des missiles pour protéger au mieux les allées et venues de la petite mafia locale… Au milieu de cela évolue Paul Deville, trader en matières premières à la recherche des « écrits jamais écrits » d’Arthur Rimbaud. Sigolène Vinson soigne autant la forme que le fond dans ce magnifique roman, superbement écrit, et parfaitement rythmé.

Catherine

 

2084, La Fin du monde

Boualem SANSAL

Derrière un titre orwellien, l’auteur dissimule un roman glaçant dans lequel il imagine un monde contrôlé par la religion, où tout ne serait que soumission au Dieu unique. Le libre-arbitre, la liberté ont été complètement annihilés. C’est dans ce cadre pour le moins difficile qu’évolue Ati, fonctionnaire qui ose encore tenter de penser par lui-même… Si 2084 n’est pas le meilleur roman de Boualem Sansal, il n’en reste pas moins remarquable dans sa description d’un monde gangréné par des dérives effrayantes.

Annie et Christian

 

Yeruldelgger

Ian MANOOK

Original, ce polar en terres mongoles… La culture de ce peuple fascinant est bien décrite : on pénètre dans les yourtes, on se familiarise avec différentes traditions… La violence y est extrême, comme si la cruauté des Huns avait perdurée jusqu’à nos jours… Au cœur d’une guerre sale d’argent et de pouvoir dans un pays corrompu, se bat Yeruldegger, commissaire qui puise ses forces dans les traditions guerrières héritées des guerriers de Gengis Khan. On se laisse facilement par ce qui s’impose clairement comme un roman policier majeur, dur et puissant, tout simplement implacable.

Annie et Catherine

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