Critiques Janvier 2016, Médiathèque des Chartreux
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Didier van CAUWELAERT, Philippe DELERM, Hervé BOURHIS…

 

 

Je suis là

Clélie AVIT

Thibault, qui sous l’emprise de l’alcool a provoqué la mort de deux adolescentes, vient voir son frère à l’hôpital mais rentre par erreur dans la chambre d’Elsa, plongée dans le coma depuis un grave accident. Le silence a beau être pesant, Thibault commence à parler à cette inconnue inerte. Et c’est le début d’une étrange histoire, faite de visites régulières et de longs monologues. Alors que chacun, médecins compris, perd espoir pour Elsa, la jeune femme entend tout… En entretenant un suspense bien mené, Je suis là se pose en roman captivant, qui nous fait bien ressentir la détresse de ses personnages.

Colette et Katherine

 

La Drôle de vie de Zelda Zonk

Laurence PEYRIN

« Mais qui est cette mystérieuse Zelda Zonk, pensionnaire d’un hôpital où se retrouve immobilisée la jeune Hanna ? Celle-ci apprend que le pseudonyme de Maryline Monroe n’était autre que Zelda Zonk. Mais alors… L’âge pourrait correspondre. Et cette très belle vieille dame, tout à fait muette sur son passé, semble bien connaitre la vie. Mais que ferait-elle en Irlande, si éloignée de tout ? D’un petit mystère naissent de grands questionnements pour Hanna, sur sa place, la vie, le bonheur… La Drôle de vie de Zelda Zonk, sans être inoubliable, se montre alors fort agréable et se pose en lecture passe-temps de qualité. »

Colette

 

32 photos de Valentina Kallenbach

Philippe MOUCHE

Journaliste people désabusé, Stéphane, allias Simon Duplessis, vivote de petites piges sans grand intérêt. Une photo expédiée anonymement va faire remonter l’Histoire avec un grand H et se superposer à la sienne.

Un road-movie, une introspection, sur fonds d’actualités décalées ou immédiates, de la vie qui vous rattrape. Assez haletant finalement, malgré un démarrage volontairement poussif à l’image de notre anti-héros qui subit, et redevient acteur de sa vie. On suit son histoire avec plaisir, et on se prend même à vouloir lire d’autre textes de l’auteur… ce qui est plutôt bon signe.

Martine

 

Trente filles

Susan MINOT

Le 10 octobre 1996, cent trente-neuf élèves du collège St Mary’s d’Aboke, en Ouganda, sont enlevées. Une des religieuses de l’école parviendra à en sauver cent neuf, mais qu’adviendra-t-il des trente autres ? L’auteure imagine leur histoire et y ajoute le récit, passionnant, d’une journaliste venue enquêter sur le drame. Elle livre un roman magnifiquement écrit, terrible, superbe, dur et poignant.

Annie

 

L’Eté contraire

Yves BICHET

Clovis, ancien militaire, Vignaud, ancien banquier en fauteuil roulant, le baron de la Croix Duval et Gigi la simplette décident un beau jour de faire le mur de leur maison de retraite. Accompagnés de l’infirmière licenciée pour avoir couvert leur départ et d’un jeune employé, ce joyeux groupe part à l’aventure sous une chaleur caniculaire, tentant de faire le bien dans les villes qu’il traverse…

Léger, attachant et drôle, L’Eté contraire est le parfait exemple de roman-détente, qui fait passer un bon moment sans être prise de tête, malgré une histoire parfois invraisemblable.

Colette et Benoît

 

Jules

Didier van CAUWELAERT

Jules est un chien guide pour aveugles, très attaché à sa protégée, Alice. Mais, suite à une opération, celle-ci doit le rendre, bien malgré elle et le cœur brisé, à l’Association. Jules se retrouve donc… au chômage. Enfin pas tout à fait. Il se voit bien vite confier un autre protégé. Mais le chien, triste et déprimé, décide de fuguer pour retrouver son ancienne maitresse…

Jules est un roman fort émouvant. Il nous plonge dans la relation exceptionnelle qui peut unir un chien d’aveugle et sa maitresse. L’auteur fait de plus le choix de se centrer principalement sur le chien (son ressenti, sa fidélité, son intelligence, ses souvenirs), ce qui rend le livre encore plus attachant. A lire absolument si vous aimez les chiens, donc… et encore plus si vous ne les aimez pas !

Annie et Colette

 

Les Eaux troubles du mojito

Philippe DELERME

Recueil d’une quarantaine de textes sur des moments du quotidien, fugaces et futiles, qui nous incitent à vivre au jour le jour, tout simplement, et à savourer ces petits plaisirs de a vie, à s’émerveiller de petits rien. Croquer dans un navet, observer une fille remonter ses cheveux, apprécier un pique-nique sur une aire d’autoroute, debout, avec une œuf dur bourratif et une tomate sans goût… que d’exemples ! Les Eaux troubles du mojito est un livre à lire et apprécier… tout simplement.

Colette

 

Un dimanche soir en Alaska

Don REARDEN

Rien ne va plus à Salmon Bay, en Alaska : il faut évacuer, le petit village indigène risquant d’être englouti par les eaux dans un futur proche… A travers une galerie de personnages variés, décalés et attachants, et un ton général pas si alarmiste que cela malgré ce que le sujet pouvait laisser croire, Don Rearden signe un roman aussi plaisant qu’instructif. On y apprend nombre de détails sur la vie en Alaska, qui rendent la lecture réellement captivante.

Annie

 

Le Rapport de Brodeck

Manu LARCENET (D’après Philippe CLAUDEL)

L’histoire débute par le meurtre collectif d’un étranger. Le village va forcer le narrateur, Brodeck, à faire un rapport pour que cet acte soit compris et pardonné. Pourquoi lui ? Parce qu’il a étudié à l’université (il envoie des notices à l’administration sur la faune et la flore), qu’il a une machine à écrire et surtout qu’il n’était pas présent lors de ce crime.

Brodeck commence alors, à écrire la vie de cet homme de passage, bizarre et doux qui était différent et par là même si proche, ce double de lui-même qui l’a amené à ouvrir son âme, cet artiste qui peignait des portraits renvoyant à chacun son image… mais les miroirs ne peuvent qu’être brisés dans une communauté qui cache de lourds secrets. L’enquête sur la mort de l’Autre fait remonter en parallèle les souvenirs de sa propre vie, la venue des soldats, la collaboration du village, sa désignation comme victime expiatoire car « étranger » et sa déportation. La peur est là d’un bout à l’autre de la BD de par le noir et blanc et de par les flash-back horribles de Brodeck, torturé dans un camp de concentration. Peur aussi, face à ce groupe d’hommes  qui ne tolèrent pas l’Autre, qui font bloc pour ne pas reconnaitre leur culpabilité

Une belle BD pour faire devoir de mémoire sans jamais nommer ni la Shoah, ni le nazisme.

Catherine

 

Les Beaux étés / Tome 1 : Cap au sud !

ZIDROU & Jordi LAFEBRE

En 1973, la famille Falderault n’attend qu’une chose : que le père finisse ses planches de BD pour enfin partir en vacances. Mais les quatre enfants ignorent une chose : au retour, les parents ont prévu de se séparer. Mais les vacances mouvementées qui s’annoncent pourraient bien changer la donne… Zidrou et Lafebre signent une BD drôle et légère, très humaine, centrée sur une famille adorable aux membres vivants, joyeux et simples, animés par une belle joie de vivre.

Benoît et Antoine


Tyler Cross / Tome 2 : Angola

Brüno & Nury

Si le premier tome de Tyler Cross avait déjà fait forte impression, le second confirme tout le bien que l’on pensait de cette nouvelle série. Graphismes anguleux et carré, couleurs tranchées et parfaitement choisie, intrigue froide, droite et impitoyable, la série Tyler Cross affirme encore un peu plus son identité. Pour un résultat toujours aussi séduisant et addictif…

Christian et Antoine

 

Le Teckel / Tome 2 : Les Affaires reprennent

Hervé BOURHIS

On avait quitté Guy Farkas, alias le Teckel, le sourire aux lèvres, tant ses premières aventures débordaient d’un humour aussi décalé qu’absurde, mais surtout résolument ravageur. On le retrouve avec le même plaisirs, ce deuxième tome du Teckel renouant parfaitement avec le style du premier. Si l’intrigue peut sembler encore une fois un peu (trop ?) tarabiscotée, il n’en reste pas moins que chaque page nous décroche, au pire, un simple sourire, au mieux, un franc éclat de rire.

Katherine et Antoine

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