Jean-Philippe BLONDEL, Leïla SLIMANI, Manu LARCENET, …

 

 

Les Petites chaises rouges

Edna O’BRIEN

Irlande, de nos jours. Un bel étranger s’installe dans un village un peu paumé, et ne tarde pas à séduire Fidelma, pourtant marié. Mais leur brève relation est interrompue lorsque l’homme, qui vivait sous un faux nom (il inspiré de Radovan Karadzic), est arrêté pour génocide, massacre et torture. Le roman se centre alors sur Fidelma, et devient le récit sublime d’une culpabilité, celle d’avoir couché avec un criminel de guerre, mais surtout, celle de l’avoir aimé…

Annie et Jean-François

 

N’essuie jamais de larmes sans gants

Jonas GARDELL

600 pages sur les années SIDA au moment où cette maladie n’avait pas encore de nom. Des jeunes de Stockholm nous livrent leurs parcours, leurs témoignages, avec leurs mots, leur discrétion ou leurs paroles bravaches. Le roman est « aéré » par des flashbacks aussi courts que nombreux, ce qui laisse le soin au lecteur de reprendre son souffle, voire d’essuyer une larme… jusqu’au final grandiose, fort et émouvant, qui achève de faire de ce livre un très grand roman.

Annie et Catherine

 

L’Homme qui tua Lucky Luke

Matthieu BONHOMME

Pour les 70 ans du cowboy le plus célèbre de la bande dessinée, Lucky Comics a laissé la série dans les mains d’un auteur inédit. Mathieu Bonhomme s’empare donc du personnage et de son univers et nous livre une histoire très bien menée, respectueuse de l’œuvre originale tout en lui insufflant un peu plus de noirceur que d’ordinaire. Lucky Luke fête donc son anniversaire dignement, pour le plus grand bonheur de ses admirateurs !

Catherine, Martine, Christian et Jean-François

 

Zaï zaï zaï zaï

FABCARO

Amateurs de second, voir dixième degré, n’allez pas plus loin : Zaï zaï zaï zaï, petit bijou d’humour décalé, est fait pour vous. Ne vous laissez pas effrayer par le graphisme aux traits et couleurs un brin austères : l’épuration des images ne fait que rendre l’humour plus vif. Intelligente et moqueuse, cette bande dessinée fait partie des vraies bonnes surprises dont on attendait de prime abord pas tant. Un album à lire donc, à relire, et à partager.

Annie, Catherine, Cathy, Martine, Antoine et Jean-François

 

Terreur dans la nuit

Divers (Préface de Dashiell HAMMETT)

Forcément de qualité inégale, ces dix nouvelles « horrifiques » des années 30 possèdent cependant un côté suranné indéniable, et une construction parfois redoutable (quelques conclusions, très abruptes, sont vraiment réussies). A lire donc en connaissance de cause : les amateurs de nouvelles d’épouvante d’un autre âge seront globalement conquis ; les autres pourront vite s’ennuyer et trouver cette compilation franchement  dépassée…

Martine et Jean-François

 

Danish Girl

David EBERSHOFF

L’auteur retrace dans ce livre, avec beaucoup de délicatesse, l’histoire du premier homme à avoir changé de sexe, mais aussi celle de son épouse et du couple magnifique qu’il formait avec elle. Alors qu’Einar va devenir peu à peu Lili, Greta se fascine pour la femme qu’elle découvre dans l’homme qu’elle aime, et avec lequel elle vit depuis 10 ans… Malgré ses angoisses, elle accompagnera son mari dans une transformation qui ira bien plus loin qu’un changement physique. Parfois un peu long, voir trop technique par moments, Danish Girl n’en reste pas moins un très beau roman traitant d’un sujet fort et malheureusement encore tabou.

Colette

 

Mariages de saison

Jean-Philippe BLONDEL

Comment résumer le dernier roman de Jean-Philippe Blondel en trois idées ? Une belle histoire, de jolis portraits et une idée originale : un adulescent qui a laissé ses rêves de réalisateur de cinéma au vestiaire filme, de mars à octobre, les mariages des autres. Mais qu’en est-il de sa vie à lui, de ses amours, de son avenir ? On se laisse sans mal porter par ce roman fort agréable…

Martine et Christian

 

Landfall

Ellen URBANI

Ellen Urbani nous convie à la lecture d’un roman dans lequel elle mêle avec brio tempête physique et psychologique. Si l’histoire (les destins croisés de Rose et Rosy et les rapports fusionnels qu’elles entretiennent avec leur mère) peut sembler confuse et ennuyer au bout d’un moment, le contexte, lui, est parfaitement rendu. L’ambiance apocalyptique post-Katrina est brillamment décrite, de même que la culture riche de la Nouvelle Orléans. L’impression finale est donc mitigée, même si la lecture reste clairement recommandable.

Colette

 

Le Rapport de Brodeck (Tome 2/2 : L’Indicible)

Manu LARCENET (D’après Philippe CLAUDEL)

Le premier tome du Rapport de Brodeck  débutait par le meurtre collectif d’un étranger, dans un village et à une époque non définis. Brodeck était alors engagé pour rédiger un rapport et rendre cet acte compréhensible, voire le pardonner. Ce second tome nous plonge à nouveau dans ce même village trouble, à la suite d’un Brodekck toujours aussi tourmenté. Le graphisme n’a rien perdu de sa superbe, bien au contraire, alors même que l’histoire se fait encore plus oppressante, jusqu’à un très beau final. »

Annie et Catherine

 

Les Beaux étés (Tome 2 : La Calanque)

ZIDROU & Jordi LAFEBRE

Ce deuxième tome des Beaux étés nous amène 4 ans avant le premier, lors de l’été 1969. On retrouve avec plaisirs la famille qui nous avait tant enchanté dans leurs précédentes aventures, avec ses membres tous plus attachants les uns que les autres. On éprouve tout de suite beaucoup de tendresse pour les personnages, tour à tour drôles ou touchants, et l’on se dit que vraiment, il s’agit bien là d’une des séries de bandes dessinées les plus rafraichissantes du moment !

Catherine, Cathy, Martine et  Jean-François

 

La Montagne rouge

Olivier TRUC

Spécialiste des pays nordiques pour Le Monde et Libération, Olivier Truc livre ici un roman policier à l’ambiance lourde, dont l’intrigue se passe en Laponie. Pour peu que l’on connaisse le pays, on trouve tout de suite ses repères. Pour ceux qui n’y ont jamais mis les pieds en revanche, La Montagne rouge ne fera pas vraiment office de guide de voyage : entre une boue qui semble omniprésente et des descriptions qui ne donnent pas toujours envie, pas sûr que l’on ait envie de s’y rendre. Et comme l’intrigue n’est pas folichonne en plus de souffrir de longueurs, difficile de recommander ce roman à n’importe qui.

 

Chanson douce

Leïla SLIMANI

Chanson douce ne laisse pas mariner ses lecteurs bien longtemps : d’entrée de jeu, on est plongé dans le drame, avant de revenir quelques temps en arrière. Alors oui, on sait comment toute cette glaçante histoire se termine, mais on ne sait pas comment on va arriver à cette conclusion. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette histoire, parfaitement contée, est aussi terrifiante que prenante. Petit à petit, à travers des indices savamment dispersés ici et là, on comprend pour à peu, pour mieux être glacés d’effroi. Leila Slimani signe ici un grand roman, qui n’a clairement pas volé son prix Goncourt…

Annie, Cathy, Colette et Jean-François

 

The Girls

Emma CLINE

Jeune auteure de 26 ans qui signe ici son premier roman, Emma Cline n’a rien à envier à ses pairs. En effet, en s’inspirant du personnage de Charles Manson (et de la secte qui le suivait), la jeune américaine signe un roman captivant qui fait preuve d’une sollicitation des sens absolument remarquable. On sent une violence latente de plus en plus présente, couplée à un mal-être adolescent, le tout restitué avec une superbe maturité. The Girls se lit d’une traite, et ne s’oublie pas une fois refermée : voilà bien là la marque des grands  romans.

Martine et Jean-François